dimanche 2 novembre 2014

Le cycliste du Dimanche, Jean Denis.

J'ai rencontré Jean-Denis en septembre dernier, lors d'une randonnée à Creutzwald, qui avait la particularité d'utiliser les segments Strava pour établir un classement du meilleur grimpeur. 
Je l'ai observé un moment, et j'ai remarqué que sous son apparente nonchalance se cache un redoutable cycliste, il a une faculté à accélérer sans l'air d'y toucher, dans les bosses, malgré son gabari longiligne. 
C'est une personne d'une énorme gentillesse, avec un sens de "la taquinerie en roulant" très particulière et superbement décalée. "Un triathlète qui nage 188 km, roule à vélo 42km, et courre 3,5 km" : ça c'est ma taquinerie !

Jean-Denis, 30 ans, architecte salarié dans une agence d'architecture basée à Montoy-Flanville, résident à Montigny-les-Metz depuis 2008

Triathlon Embrun Man, 2014
Ma collection de vélo sur route s'est agrandie au fil des années. Ma philosophie : garder le plus longtemps possible mon matériel, même si je ne suis pas des plus assidus dans l'entretien.
Mon premier vélo de route fut un Decathlon. J'ai eu le privilège de l'avoir en 2001. Je me souviens encore de ma première chevauchée, c'était vraiment génial. Maintenant, je l'utilise pour mes déplacements quotidiens. J'ai toujours une attache particulière à ce vélo. Petit à petit, il va ressembler de plus en plus à un « fixie ».
Mon second vélo est un Cervelo r3 monté en shimano ultégra/fsa, plateau 50/34. J'en ai fait l’acquisition à mes débuts en triathlon en 2008 et après avoir un peu épargné (le carbone est assez cher quand même). En compétition, je l'utilise avec des roues à boyau de chez Mavic (Cosmic Carbone Ultimate) A l’entraînement, je préfère les roues à pneu (flash point) mais à profil haut, car je trouve cela plus joli.
Mon troisième vélo est un chrono, le Look 596 monté en shimano ultégra, plateau 53/39. Cette année, son aspect général a évolué grâce l’acquisition de roues en carbone à profil très haut, les CXR80T de chez Mavic. Maintenant, il fait un bruit d'enfer... Je l'utilise quasi exclusivement en compétition (chrono, triathlon).
Enfin, depuis cette année, ma collection s'est étoffée avec l'achat de mon premier vrai vtt, un Canyon 29 pouces en carbone.
Sinon, pour que mon « bike dressing » soit complet, il ne me manque plus qu'une roue pleine.
Et pour enregistrer toutes mes sorties, j'utilise une montre garmin avec ou sans ceinture cardio suivant mon humeur. Pour mes trajets quotidiens en vélo, j'utilise l'iphone par le biais de l'application Strava.

- Combien de km par an roules-tu ? 
Depuis le début de l'année, j'ai parcouru 11000km.... environ 6000km pour l’entraînement. Pour mêler l'utile à l'agréable, je fais environ 5000km/an pour me rendre à mon travail (allure pépère). La distance totale parcouru n'est pas un objectif mais plutôt une résultante de ma préparation pour être bien en compétition.
Triathlon CD, Pont-à-Mousson, 2014
- Utilise-tu des sites web communautaires dédiés aux cyclistes pour mettre en ligne tes parcours : Garmin Express, Strava, Endomondo…
Uniquement Strava, découvert en début d'année dernière grâce à mon ami Djimilibi. L'interface Garmin ne met sert qu'à télécharger mes activités depuis ma montre GPS. Ensuite, la liaison avec Strava est automatique. J'aime bien cette plate-forme pour juger de son état de forme, prendre conscience des distances parcourues et des allures maintenues, de temps à autres se décalaminer dans une petite grimpette du coin en tentant de grappiller un KOM (King Of Mountain). C'est vrai que quand je reçois un petit message « uh oh, you lost your kom by Pierre Paul Jacques for X seconds », ça me donne envie d'aller le récupérer. Mais bon, faisant de la compétition, je ne souhaite pas m'épuiser « inutilement » à l’entraînement. De toute façon, maintenant, c'est mort …. depuis la dernière virée de Maxime Marotte, un coureur pro de la Team BH, la majorité des KOMS des cotes messines sont inatteignables.


- Souvenirs d'enfances lié au sport ou au vélo ?
Le sport est intimement lié à mon enfance et plus particulièrement le vélo. Dans ma famille, je fais un peu figure d’exception en pratiquant encore du sport. La maison de mes parents se situe à Augny, au pied de la colline du Saint Blaise. Avec mon frère, ma sœur et des amis, on aimait bien faire des randos VTT et visiter les forts situés en haut du Saint Blaise. Avec mon frangin, on s'amusait (en fait surtout moi) à faire la course dans la montée. Plus jeune que lui de 5 ans, il m'a dit que je l'ai un peu dégoutté du vélo en le distançant avec mon petit vélo orange.
Mon enfance a forgé ma conception du sport : un moyen de s'amuser avec les copains, un moment de liberté et d'évasion

- As tu pratiqué un autre sport avant le vélo ? Et pratiques-tu un sport en même temps que le vélo ?
J'ai pratiqué le basket dans le club de mon village pendant toute mon adolescence, et durant mes premières années d'école supérieure. En parallèle, pendant les vacances scolaires, j'ai toujours aimé faire du vélo pour découvrir de nouvelles routes et de nouveaux paysages. Bref, aller à l'aventure.
Ensuite en 2007, je me suis laissé séduire par le triathlon grâce à des amis. L'ambiance m'a vraiment bien plu. Et depuis, c'est toujours la même passion qui m'anime. Depuis cette année, j'ai découvert le cyclisme en compétition.

- A quel rythme pratiques-tu le vélo ?
On va dire souvent.
La semaine, j'ai la possibilité de me rendre à mon travail en vélo. Du coup, ça me fait faire des kilomètres facilement. En hiver, les rigueurs du climat lorrain m’obligent à réduire. Je ne suis pas un forcené tout de même.
Le week-end, j'aime bien rouler quand il fait beau et quand les températures ne sont pas trop froides. Généralement, le 1er janvier marque ma reprise sérieuse. Au début, je fais des sorties pas trop longues (60 km) et j'allonge progressivement. Le travail est principalement basé sur le foncier. Ensuite la forme revient naturellement avec l'arrivée des beaux jours... et décline avec l'automne. Je ne suis pas un plan d’entraînement spécifique. Je préfère faire au "feeling" et rien ne m'imposer.

-Fais-tu de la compétition et si oui, fais-tu partie d'un club ? 
Cette année, j'ai fait ma première saison en compétition de cyclisme, sous les couleurs de la Team Creutzwald Cyclisme. J'ai vraiment apprécié, car tu dois produire des efforts que tu n'as pas l'habitude de faire seul ou en groupe à l’entraînement. En tout cas, cela m'a permis de gagner en endurance et en habileté sur le vélo. Pour la saison prochaine, je prendrai une licence à VS2M (Vélo Sport Montigny-lès-Metz), club que nous sommes en train de monter avec des amis. C'est un projet qui me tiens à cœur. Adolescent, j'aurai aimé faire du vélo en compétition, mais à l'époque je n'avais rien trouvé. Maintenant que je suis plus grand, j'espère que notre petite étincelle permettra à certains de franchir le pas.
Depuis 2009, je pratique le triathlon sous les couleurs de Metz Tri. Au début, sur des formats sprint, mais au fil des années je me suis laissé séduire par des distances de plus en plus longue, jusqu'à l'Ironman (3,8 km de natation, 188 km de vélo, 42 km de course à pied) , en 2012, 2013, 2014. Au travers des compétitions, j'ai pas mal appris sur moi et sur ma manière de m’entraîner. En 2010, mon expérience sportive s'est enrichie d'une expérience associative : avec un ami (Nico) on nous a proposés de s'investir dans la vie associative du club. De nature plutôt altruiste, je me suis rendu compte que la structure associative me collait bien et qu'elle me permettait de concrétiser une certaine conception sportive, basée sur le partage.

- Un moment fort vécu lors d'une randonnées, une course, un raid...
Je ne sais pas si cela tient de mon tempérament calme et posé (ou de ma petite mémoire), je n'ai pas à proprement parlé de moment fort vécu lors d'une épreuve. Cependant, j'éprouve de la satisfaction lorsque j'ai l'impression d'avoir fait mon maximum. J'ai plus de bons souvenirs...

- Tes points faibles, ce que tu voudrais améliorer...
J'aimerai rouler plus vite sur le plat dans les années futures.

- Tes points forts...
les ascensions et ma capacité à produit un effort en solitaire

- Une course, un défi, un parcours mythique que tu aimerais réaliser...
Bizarrement ce n'est pas en vélo, mais en course à pied : courir un marathon en moins de 3h00. Cette année, en supportant les amis(es), ils m'ont transmis le virus.

- Une course, un défi, un parcours mythique que tu as déjà réalisé...
En 2012, un ami (Nico la machine) nous a convaincu de s'inscrire au Tour du Mont-Blanc en vélo (330km, 8000m de dénivelé positif, en une seule journée). Avant de prendre le départ, je me disais que je n'étais pas fait pour des efforts si long... Départ à 5h du matin, descente du col des Saisies de nuit avec comme seul éclairage une petite lumière. Passage à Megève (yes, ça fait classe) direction la Suisse. On rejoint l'Italie en gravissant le Grand Saint Bernard. Sympathique descente vers la vallée d'Aoste. Retour en France par le petit Saint Bernard. Vous avez bien lu ''Petit''... Il porte mal son nom car il m'a paru interminable, le bougre. Après douze heures d'efforts, me voilà dans la descente du Cornet de Roseland. La lassitude commence à se faire ressentir, mais il ne me reste qu'un seul col à gravir, les Saisies. Durant la montée, j'ai sympathisé avec un anglais, avec lequel je fais l'arrivée. Après quatorze heures sur la selle, me voilà bien rôti mais satisfait de ne pas avoir subi la course et d'avoir vu une telle variété et beauté de paysages... la montagne, c'est vraiment ce que je préfère.
Cette année a été marquée par mon premier Ironman abouti. Le 15 août, j'avais pris rendez vous avec l'Embrun man (3,8km de nage, 188km en vélo avec l'ascension de l'Isoard et 42km en course à pied). En 2012, je m'y avais déjà confronté mais j'avais subi toute la course, sans doute cramé par le tour du mont Blanc. Fort de cette expérience, on s'est bien préparé avec Maël et Jérome, en réalisant deux week-end consécutifs dans les Vosges.
Triathlon de Troyes, 2014
La natation s'est super bien passée. En vélo, j'ai su gérer mon effort en essayant d’être toujours sur la réserve et en prenant garde à bien m'alimenter. Je redoutais le marathon mais il s'est bien passé... j'ai commencé à avoir les jambes dures à 10 km du terme, mais tout en conservant de la fraîcheur physique. Au delà du résultat, c'est vraiment très agréable de réaliser une épreuve difficile avec facilité. Cette facilité te permet de profiter à fond des personnes qui sont là pour t'encourager, des paysages, etc... (note de Pierre : la modestie de Jean-Denis l'empêche de préciser qu'il finit 42e sur 964 participants !)

- En prenant de l'âge en quoi cela t'apporte-t-il de l'expérience dans ta pratique du vélo ?
A l’entraînement, l'expérience te permet de mieux t’entraîner en sachant ce que tu dois faire et ce que tu dois éviter. En course, elle te permet de te créer des repères dans l'alimentation en sachant ce qui te convient et déceler de possible défaillance.
Elle te permet aussi d'aborder plus sereinement les compétitions
Bref, l'expérience est bénéfique pour celui qui sait s'analyser.

- Comment aménages-tu tes temps d'entrainements avec ta vie professionnelle, familiale…?
On va dire que j'ai pas trop de souci de ce côté là et que je suis assez libre... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire