J'ai
rencontré Jean-Denis en septembre dernier, lors d'une randonnée à
Creutzwald, qui avait la particularité d'utiliser les segments Strava
pour établir un classement du meilleur grimpeur.
Je l'ai observé
un moment, et j'ai remarqué que sous son apparente nonchalance se
cache un redoutable cycliste, il a une faculté à accélérer sans l'air
d'y toucher, dans les bosses, malgré son gabari longiligne.
C'est
une personne d'une énorme gentillesse, avec un sens de "la
taquinerie en roulant" très particulière et superbement
décalée. "Un triathlète qui nage 188 km, roule à vélo 42km, et
courre 3,5 km" : ça c'est ma taquinerie !
Jean-Denis, 30 ans, architecte
salarié dans une agence d'architecture basée à Montoy-Flanville,
résident à Montigny-les-Metz depuis 2008
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Triathlon Embrun Man, 2014 |
Ma collection de vélo sur
route s'est agrandie au fil des années. Ma philosophie : garder
le plus longtemps possible mon matériel, même si je ne suis pas des
plus assidus dans l'entretien.
Mon premier vélo de route fut
un Decathlon. J'ai eu le privilège de l'avoir en 2001. Je me
souviens encore de ma première chevauchée, c'était vraiment
génial. Maintenant, je l'utilise pour mes déplacements quotidiens.
J'ai toujours une attache particulière à ce vélo. Petit à petit,
il va ressembler de plus en plus à un « fixie ».
Mon second vélo est un Cervelo
r3 monté en shimano ultégra/fsa, plateau 50/34. J'en ai
fait l’acquisition à mes débuts en triathlon en 2008 et après
avoir un peu épargné (le carbone est assez cher quand même). En
compétition, je l'utilise avec des roues à boyau de chez Mavic
(Cosmic Carbone Ultimate) A l’entraînement, je préfère les
roues à pneu (flash point) mais à profil haut, car je trouve
cela plus joli.
Mon troisième vélo est un
chrono, le Look 596 monté en shimano ultégra,
plateau 53/39. Cette année, son aspect général a évolué grâce
l’acquisition de roues en carbone à profil très haut, les CXR80T
de chez Mavic. Maintenant, il fait un bruit d'enfer... Je
l'utilise quasi exclusivement en compétition (chrono, triathlon).
Enfin, depuis cette année, ma
collection s'est étoffée avec l'achat de mon premier vrai vtt, un
Canyon 29
pouces en carbone.
Sinon, pour que mon « bike
dressing » soit complet, il ne me manque plus qu'une roue
pleine.
Et pour enregistrer toutes mes
sorties, j'utilise une montre garmin avec ou sans ceinture cardio
suivant mon humeur. Pour mes trajets quotidiens en vélo, j'utilise
l'iphone par le biais de l'application Strava.
- Combien de km par an
roules-tu ?
Depuis le début de l'année,
j'ai parcouru 11000km.... environ 6000km pour l’entraînement. Pour
mêler l'utile à l'agréable, je fais environ 5000km/an pour me
rendre à mon travail (allure pépère). La distance totale parcouru
n'est pas un objectif mais plutôt une résultante de ma préparation
pour être bien en compétition.
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Triathlon CD, Pont-à-Mousson, 2014 |
- Utilise-tu des sites web
communautaires dédiés aux cyclistes pour mettre en ligne tes
parcours : Garmin Express, Strava, Endomondo…
Uniquement Strava,
découvert en début d'année dernière grâce à mon ami Djimilibi.
L'interface Garmin ne met sert qu'à télécharger mes activités
depuis ma montre GPS. Ensuite, la liaison avec Strava est
automatique. J'aime bien cette plate-forme pour juger de son état de
forme, prendre conscience des distances parcourues et des allures
maintenues, de temps à autres se décalaminer dans une petite
grimpette du coin en tentant de grappiller un KOM (King Of
Mountain). C'est vrai que quand je reçois un petit message « uh
oh, you lost your kom by Pierre Paul Jacques for X seconds »,
ça me donne envie d'aller le récupérer. Mais bon, faisant de la
compétition, je ne souhaite pas m'épuiser « inutilement »
à l’entraînement. De toute façon, maintenant, c'est mort ….
depuis la dernière virée de Maxime Marotte, un coureur pro de la
Team BH, la majorité des KOMS des cotes messines sont
inatteignables.
- Souvenirs d'enfances lié au
sport ou au vélo ?
Le sport est intimement lié à
mon enfance et plus particulièrement le vélo. Dans ma famille, je
fais un peu figure d’exception en pratiquant encore du sport. La
maison de mes parents se situe à Augny, au pied de la colline
du Saint Blaise. Avec mon frère, ma sœur et des amis, on
aimait bien faire des randos VTT et visiter les forts situés en haut
du Saint Blaise. Avec mon frangin, on s'amusait (en fait
surtout moi) à faire la course dans la montée. Plus jeune que lui
de 5 ans, il m'a dit que je l'ai un peu dégoutté du vélo en le
distançant avec mon petit vélo orange.
Mon enfance a forgé ma
conception du sport : un moyen de s'amuser avec les copains, un
moment de liberté et d'évasion
- As tu pratiqué un autre
sport avant le vélo ? Et pratiques-tu un sport en même temps que le
vélo ?
J'ai pratiqué le basket dans
le club de mon village pendant toute mon adolescence, et durant mes
premières années d'école supérieure. En parallèle, pendant les
vacances scolaires, j'ai toujours aimé faire du vélo pour découvrir
de nouvelles routes et de nouveaux paysages. Bref, aller à
l'aventure.
Ensuite en 2007, je me suis laissé séduire par le
triathlon grâce à des amis. L'ambiance m'a vraiment bien plu. Et
depuis, c'est toujours la même passion qui m'anime. Depuis cette
année, j'ai découvert le cyclisme en compétition.
- A quel rythme pratiques-tu le
vélo ?
On va dire souvent.
La semaine, j'ai la possibilité de me rendre à mon travail en
vélo. Du coup, ça me fait
faire des kilomètres facilement. En hiver, les rigueurs du climat
lorrain m’obligent à réduire. Je ne suis pas un forcené tout de
même.
Le
week-end, j'aime bien rouler quand il fait beau et quand les
températures ne sont pas trop froides. Généralement, le 1er
janvier marque ma reprise sérieuse. Au début, je fais des sorties
pas trop longues (60 km) et j'allonge progressivement. Le travail est
principalement basé sur le foncier. Ensuite la forme revient
naturellement avec l'arrivée des beaux jours... et décline avec
l'automne. Je ne suis pas un plan d’entraînement spécifique. Je
préfère faire au "feeling" et rien ne m'imposer.
-Fais-tu de la compétition et
si oui, fais-tu partie d'un club ?
Cette année, j'ai fait ma
première saison en compétition de cyclisme, sous les couleurs de la
Team Creutzwald Cyclisme. J'ai vraiment apprécié, car tu
dois produire des efforts que tu n'as pas l'habitude de faire seul ou
en groupe à l’entraînement. En tout cas, cela m'a permis de
gagner en endurance et en habileté sur le vélo. Pour la saison
prochaine, je prendrai une licence à VS2M (Vélo Sport
Montigny-lès-Metz), club que nous sommes en train de monter avec
des amis. C'est un projet qui me tiens à cœur. Adolescent, j'aurai
aimé faire du vélo en compétition, mais à l'époque je n'avais
rien trouvé. Maintenant que je suis plus grand, j'espère que notre
petite étincelle permettra à certains de franchir le pas.
Depuis 2009, je pratique le
triathlon sous les couleurs de Metz Tri. Au début, sur des
formats sprint, mais au fil des années je me suis laissé séduire
par des distances de plus en plus longue, jusqu'à l'Ironman (3,8
km de natation, 188 km de vélo, 42 km de course à pied) , en
2012, 2013, 2014. Au travers des compétitions, j'ai pas mal
appris sur moi et sur ma manière de m’entraîner. En 2010, mon
expérience sportive s'est enrichie d'une expérience associative :
avec un ami (Nico) on nous a proposés de s'investir dans la vie
associative du club. De nature plutôt altruiste, je me suis rendu
compte que la structure associative me collait bien et qu'elle me
permettait de concrétiser une certaine conception sportive, basée
sur le partage.
- Un moment fort vécu lors
d'une randonnées, une course, un raid...
Je ne sais pas si cela tient de
mon tempérament calme et posé (ou de ma petite mémoire), je n'ai
pas à proprement parlé de moment fort vécu lors d'une épreuve.
Cependant, j'éprouve de la satisfaction lorsque j'ai l'impression
d'avoir fait mon maximum. J'ai plus de bons souvenirs...
- Tes points faibles, ce que tu
voudrais améliorer...
J'aimerai rouler plus vite sur
le plat dans les années futures.
- Tes points forts...
les ascensions et ma capacité
à produit un effort en solitaire
- Une course, un défi, un
parcours mythique que tu aimerais réaliser...
Bizarrement ce n'est pas en
vélo, mais en course à pied : courir un marathon en moins de 3h00.
Cette année, en supportant les amis(es), ils m'ont transmis le
virus.
- Une course, un défi, un
parcours mythique que tu as déjà réalisé...
En 2012, un ami (Nico la
machine) nous a convaincu de s'inscrire au Tour du Mont-Blanc en
vélo (330km, 8000m de dénivelé positif, en une seule journée).
Avant de prendre le départ, je me disais que je n'étais pas fait
pour des efforts si long... Départ à 5h du matin, descente du col
des Saisies de nuit avec comme seul éclairage une petite lumière.
Passage à Megève (yes, ça fait classe) direction la Suisse. On
rejoint l'Italie en gravissant le Grand Saint Bernard. Sympathique
descente vers la vallée d'Aoste. Retour en France par le petit Saint
Bernard. Vous avez bien lu ''Petit''... Il porte mal son nom car il
m'a paru interminable, le bougre. Après douze heures d'efforts, me
voilà dans la descente du Cornet de Roseland. La lassitude commence
à se faire ressentir, mais il ne me reste qu'un seul col à gravir,
les Saisies. Durant la montée, j'ai sympathisé avec un anglais,
avec lequel je fais l'arrivée. Après quatorze heures sur la selle,
me voilà bien rôti mais satisfait de ne pas avoir subi la course et
d'avoir vu une telle variété et beauté de paysages... la montagne,
c'est vraiment ce que je préfère.
Cette année a été marquée
par mon premier Ironman abouti. Le 15 août, j'avais pris rendez vous
avec l'Embrun man (3,8km de nage, 188km en vélo avec l'ascension de
l'Isoard et 42km en course à pied). En 2012, je m'y avais déjà
confronté mais j'avais subi toute la course, sans doute cramé par
le tour du mont Blanc. Fort de cette expérience, on s'est
bien préparé avec Maël et Jérome, en réalisant deux week-end
consécutifs dans les Vosges.
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Triathlon de Troyes, 2014 |
La natation s'est super bien
passée. En vélo, j'ai su gérer mon effort en essayant d’être
toujours sur la réserve et en prenant garde à bien m'alimenter. Je
redoutais le marathon mais il s'est bien passé... j'ai commencé à
avoir les jambes dures à 10 km du terme, mais tout en conservant de
la fraîcheur physique. Au delà du résultat, c'est vraiment très
agréable de réaliser une épreuve difficile avec facilité. Cette
facilité te permet de profiter à fond des personnes qui sont là
pour t'encourager, des paysages, etc... (note de Pierre : la
modestie de Jean-Denis l'empêche de préciser qu'il finit 42e sur
964 participants !)
- En prenant de l'âge en quoi
cela t'apporte-t-il de l'expérience dans ta pratique du vélo ?
A l’entraînement,
l'expérience te permet de mieux t’entraîner en sachant ce que tu
dois faire et ce que tu dois éviter. En course, elle te permet de te
créer des repères dans l'alimentation en sachant ce qui te convient
et déceler de possible défaillance.
Elle te permet aussi d'aborder
plus sereinement les compétitions
Bref, l'expérience est
bénéfique pour celui qui sait s'analyser.
- Comment aménages-tu tes
temps d'entrainements avec ta vie professionnelle, familiale…?
On va dire que
j'ai pas trop de souci de ce côté là et que je suis assez libre...