mercredi 1 octobre 2014

Le cycliste du dimanche, Alain

Alain est un cycliste que j'ai rencontré grâce à Strava en début de l'année 2014. Il habite à quelques kilomètres de chez moi. Lors de notre première rencontre à vélo, on s'est découvert un objectif commun, faire la cyclo les 3 ballons à Luxeuil-les-Bains, dans les Vosges au mois de juin. Lui voulait faire le grand parcours, 210 km avec 4100 de dénivelé alors que moi j'étais parti pour le petit, 105 km, 2100 de dénivelé. C'est ce que j'ai fait finalement après avoir longuement hésité. Alain lui, à fait le grand ! Admiratif, je me dis que l'année prochaine je tenterai de faire comme lui. Il a un sens du détail en ce qui concerne son entraînement et sa préparation qui m'à influencé fortement. Il pratique le triathlon, ce qui en fait un athlète complet. 
C'est le premier portrait de cycliste du dimanche...
Dans le Galibier, en 2012
« 
Je m'appelle Alain Marigliano, 45 ans, je vis à Semécourt (moselle). J'ai plusieurs vélos, un VTT Cannondale Rush 4 et deux vélos de route : un Scott Addict RC que je réserve pour les longues cyclos, notamment en montagne, équipé avec un pédalier compact 50/34 et une cassette 11/28.
Un Mathot Prospekt, profil un peu plus aéro, équipé de roues carbone FFW à boyaux, que j'utilise sur des parcours roulants et notamment quand je participe à des triathlons. J'ai aussi le home trainer Tax Flow, qui va bientôt me servir durant l'hiver.

J'enregistre mes parcours sur le GPS Garmin Edge 800 et je télécharge mes séances sur Strava et Garmin Connect.      Je réserve en principe Strava pour les sorties vélo. Je roule de plus en plus ces dernières années, 6000 km en 2013, et je devrais atteindre 8000 km en 2014. Les vrais cyclistes atteignent ce kilométrage en juin, mais comme je m'entraîne en plus pour le triathlon,  se rajoutent les séances de natation et de course à pied. »
- Souvenirs d'enfances lié au sport ou au vélo ?
Mon premier vélo, reçu pour ma communion, un Peugeot rouge à pignon fixe. Certains copains avaient déjà des vélos à trois vitesses, quel luxe pour l’époque ! Ou alors, mon premier but marqué pendant un match de foot. Je devais avoir dans les dix ans, c’était un match de coupe, la balle traine dans la surface, je frappe, elle passe entre les jambes d’un défenseur, je marque le but de la victoire, 3 à 2.
- As-tu pratiqué un autre sport avant le vélo ?
« Je peux dire que j'ai toujours fais du sport. J'ai commencé par le football, dans le club de mon village natal, à Montois-la-Montagne. J'ai arrêté vers dix-huit ans, l'ambiance chez les seniors n'était plus la même qu'au cours de toutes ces années avec mes amis d'enfance. J'étais aussi au club de tennis, on m'entendait souvent crier sur le terrain, les jours ou les balles ne voulaient pas rester à l'intérieur des limites du cour...
Par la suite, j'ai commencé le VTT, un peu par hasard en récupérant un vélo, et puis je m'y suis mis plus régulièrement en montant progressivement en gamme dans la qualité des vélos. J'ai participé à beaucoup de randonnées du dimanche matin autour de Metz.
J'ai eu une période pendant laquelle j'ai fais beaucoup moins de sport : mariage, achat de maison, naissance des enfants. J'ai alors atteint mon poids maximal...
Et puis un jour, un copain m'a proposé de faire une sortie VTT, j'ai décroché mon bon vieux Scott Boulder qui prenait la poussière au garage. Après quelques kilomètres, je me suis senti minable. Dès lors, j'ai décidé de reprendre les choses en main. Je me suis entraîné régulièrement et j'ai commencé à faire plus attention à mon alimentation.
Trois mois plus tard, je refaisais une sortie VTT avec la même équipe, et sans prétention, ils étaient plutôt bluffés par ma progression.
J'ai continué à pratiquer le VTT régulièrement. Je suis passé au "tout suspendu", un Sunn. J'ai participé trois fois aux 24H des Crapauds par équipe (course d'endurance VTT qui se déroule près de Metz). 
J'ai acheté mon premier vélo de route chez Décathlon, je voulais une alternative au VTT, car à force de rouler dans toutes les conditions, j'en avais marre de la boue et du rituel du lavage de vélo après chaque sortie. Et puis, petit-à-petit, le virus de la route m'a pris.
En 2010, j'ai commencé la pratique du triathlon, très exigeant au niveau de l'emploi du temps, et en définitive beaucoup plus de séances d'entrainement que de compétitions, mais j'aime beaucoup l'ambiance lors de ces compétitions. Je regrette toutefois que les prix d'inscriptions soient de plus en plus élevés et que pour certains triathlons très réputés comme Gérardmer, il faut s'inscrire au moins six mois à l'avance.
A ce jour, 2012 reste ma meilleure année : J'ai fait deux Half IronMan à Belfort et Gérardmer, ce qui veut dire : 1900 mètres de natation, 90 kilomètres à vélo et 21 kilomètres de course à pied, La Marmotte, course cyclosportive de 175 kilomètres avec 5000 mètres de dénivelé, l'ascension du mont Ventoux pendant les vacances (en 1h40) et pour finir la saison, le Marathon de Metz (j'y avais pour objectif moins de 4 heures et j'ai réalisé 3h59). »
Au sommet du Ventoux, 2012
- A quel rythme pratiques-tu le vélo ? 

« J'ai la chance de travailler pour une société qui dispose d'un local vélo sécurisé et de vestiaires. Nous avons un club vélo, dont je suis actuellement le président, on organise des sorties pendant la pause déjeuner de 35 à 45 km en fonction du dénivelé. Donc en fonction de la météo, cela fait une à deux sorties en semaine, et une sortie longue le dimanche matin. J'essaie aussi de caser dans mon emploi du temps au moins une séance de CAP et une séance de natation. Je dois me forcer un peu pour aller courir... »
- Fais-tu de la compétition et si oui, fais-tu partie d'un club ?
« Je participe à des cyclosportives et des triathlons. Je suis au TGV54 (Triathlon Grand-Villerupt), cela peut paraître bizarre car résidant à Semécourt. C'est parce que je travaille à Esch-sur-Alzette (Luxembourg) et les amis qui m'ont donné l'envie de pratiquer le triathlon sont de la région et inscrits au TGV54. »
- Raconte un moment "fort" vécu lors d'une randonnée, une course, un raid.
« Au cours de ma première participation à la Marmotte, l'objectif était de terminer. En arrivant au sommet du Galibier, il y avait tout d'abord la magie de l'endroit, la traditionnelle photo devant le panneau indiquant le sommet et là je me suis dis que j'allais aller jusqu'au bout. »
- Tes points faibles, ce que tu voudrais améliorer 

« Je ne suis pas très à l'aise dans un gros peloton, je reste plutôt dans les dernières places, car je n'aime pas me sentir enfermé. Résultat, je perds pas mal d'énergie à combler les trous. Je ne suis pas un très bon descendeur, je suis plutôt prudent. Et en VTT, c'est carrément catastrophique, je me fais reprendre par tout ceux que j'ai pu doubler dans la montée. La dernière fois que je m'étais un peu laissé aller et que j'ai pris quelque risques, cela s'est terminé par une fracture de la clavicule ! »
- Tes points forts
« Je pense que je me débrouille pas trop mal dans les ascensions, pas un pur grimpeur du fait de mon gabarit, 1.88m pour 77/78 kg mais je me sens plutôt à l'aise dans les cols. J'aime bien trouver mon rythme et monter au train. J'ai fais pas mal de progrès aussi sur les parties roulantes, notamment grâce au triathlon. J'aime d'ailleurs beaucoup "le contre-la-montre". C'est mon point fort dans les triathlons, là ou je me classe le mieux. » 
-Une course, un défi, un parcours mythique que tu aimerais réaliser
...
« Il y a encore pas mal de cols que je voudrais grimper : l'Izoard, la Madeleine, L'Aubisque, le Tourmalet, etc... quelques cyclos, comme l'Ardéchoise, l'Etape du Tour, … et pourquoi pas un jour un IronMan (3900 mètres de natation, 180 kilomètres à vélo et 42 kilomètres en course à pied). Il y a quelques temps je n'aurais jamais osé y penser, mais après avoir fait deux Half IronMan (dommage que deux Half ne comptent pas pour un !), je me dis pourquoi pas un jour, mais cela demande énormément d'investissement en terme d'entraînement. Et puis les années passent …..»
- Une course, un défi, un parcours mythique que tu as déjà réalisé...
« J'ai participé deux fois à la Marmotte. La première fois en 2012. Quand on s'est inscrit avec deux copains, je n'avais encore jamais grimpé un col de ma vie, même pas dans les Vosges. Alors je me suis entrainé sérieusement pendant les mois précédents : travail en côtes, sorties d'entraînement dans les Vosges.
Pour cette première participation, l'objectif était d'aller au bout. J'ai roulé au "cardio" pour ne pas me griller et arriver au pied de L'Alpe d'Huez dans les meilleures conditions possibles. Très content d'y être arrivé, même si à certains moment on se demande ce qu'on fout là. A l'arrivée, on se dit qu'on ne le fera plus, et puis quelques semaines plus tard on attend avec impatience l'ouverture des inscriptions pour l'année suivante. En 2013, rebelotte. Cette fois je me fixe comme objectif le "brevet d'or" (temps minimal défini par les organisateurs en fonction de la catégorie d'âge). Je me suis entrainé plus dur que l'année précédente. Petit bémol dans ma préparation, un de mes meilleurs amis s'est marié à Perpignan le week-end précédent. Je suis donc parti pour un week-end de quatre jours, j'ai essayé de ne pas faire trop d'excès, mais on était quand même là pour faire la fête... Cette année là, il a fait vraiment très chaud, pas besoin de "coupe-vent" ou "manchettes" à 2600 mètres. J'avais des débuts de crampes dans l'ascension du Galibier, j'ai géré la situation pour ne pas exploser. L'ascension de l'Alpe D'huez sous la chaleur c'était pas mal aussi.... et on revoit les images du Tour avec les coureurs qui se versent les bouteilles d'eau sur la tête... Je finis en 9h12, 33 minutes de trop pour le "brevet d'or", ce n'était pas pour cette fois alors. J'étais très déçu quand même ! Peut-être que je n'ai pas le niveau après tout. J'ai pris ma revanche en 2014, sur les 3 Ballons Master, j'ai obtenu le "brevet d'or" même au delà de mes espérances, en 8h45 mais je pense que la Marmotte c'est quand même autre chose. »
- En prenant de l'âge en quoi cela t'apporte-t-il de l'expérience dans ta pratique du vélo ?
« Ces dernières années, je me suis intéressé à la technique, au matériel, et aussi à la diététique. Très important à mon avis pour des épreuves de longue distance, que ce soit cyclosportive ou triathlon. Tout en oubliant pas de me faire plaisir, j'essaie d'avoir une bonne hygiène de vie pour rester en forme et ne pas commencer la saison avec plus de 2kg de trop par rapport à mon poids de forme. J'ai pris l'habitude de me préparer mes propres barres énergétiques par exemple, c'est finalement assez simple et économique. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être en meilleure forme qu’il y a 15 ans».
- Comment aménages-tu tes temps d'entrainements avec ta vie professionnelle, familiale…? 
« La question qui fâche ! Ma femme trouve que j'en fais trop. Comme déjà expliqué, j'ai la chance de pouvoir pratiquer sur le temps de midi. Pour les sorties longues du week-end, cela oblige à des départs très matinaux, parfois avant 7h00 pour une sortie de 6h00, afin de rentrer à une heure encore raisonnable pour le déjeuner. Heureusement qu'il y a parfois les sorties avec toi pour se motiver à se lever tôt ! »



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