J'ai rencontré Florian lors d'une sortie dominicale du "Palais des Sports". C'est un cycliste particulièrement doué, qui possède une belle explosivité lors des relances. C'est aussi une double personnalité qui cumule deux passions, le vélo et les jeux vidéos. Je ne le connais pour l'instant qu'à travers sa pratique vélocipédique, mais comme il gère aussi bien l'un et l'autre, ça démontre une belle ardeur, que nous allons découvrir...
Je
m’appelle Florian Henn, j’ai 24 ans et je suis "entrepreneur
du web", plus précisément, je gère un réseau de sites
internet de jeux vidéo et je réalise des vidéos que je publie sur
YouTube.
A Menton, mars 2014 |
Je dispose du
même vélo depuis 2010. Il s’agit de mon troisième vélo
depuis mes débuts à l’âge de 15 ans.
- Cadre
carbone Jonah. Un no name acheté au
Luxembourg
-
Groupe Shimano Ultegra
- Roues Cosmic
Carbone SLR : super sur le plat, vallonné, pas optimisé
pour la montagne
- J’ai
récemment fais l’acquisition d’un Garmin Edge
1000 (compteur/gps)
Je roule entre
3 000 et 7 000 kilomètres par an.
À vrai dire,
je n’ai jamais fais beaucoup de kilomètres par année. Lorsque
j'ai débuté en vélo, j’ai tout de suite commencé par la
compétition, je préférais donc aller faire des entraînements
spécifiques que de longues sorties.
Avant
cette année 2014, je n’avais d’ailleurs jamais dépassé les
170 kilomètres.
Ce fut donc un réel défi pour moi de me lancer
sur Liège-Bastogne-Liège (277 kilomètres).
Utilise-tu
des sites web communautaires dédiés aux cyclistes pour mettre en
ligne tes parcours : Garmin Express, Strava, Endomondo…
Je me suis
récemment mis sur Strava. J’aime bien l’aspect
social et communautaire du site. Les défis King of Mountain sont funs aussi. J’ai toujours aimé l’aspect compétitif du
vélo, mais dans la bonne humeur, bien sur.
Souvenirs
d'enfances lié au sport ou au vélo ?
Beaucoup
de souvenirs oui ! J’ai commencé le vélo à l’âge de 15
ans. C’est mon oncle qui m’a transmis le virus. Il vit dans les
Vosges et fait du vélo depuis plus de 30 ans.
Un
jour, je lui ai demandé de m’emmener faire un col. Le côté défi
et dépassement de soi m’attirait dans le vélo. Il m’a alors
prêté un VTT monté avec des "pneus slicks", m’a
installé des pédales automatiques et on est parti.
Depuis,
je n’ai plus jamais quitté le vélo. Mes souvenirs d’enfance, ou
d’adolescence pour être plus juste, j’en ai un paquet. C’est
marrant, mais c’est en général des plus "grosses galères"
dont j’aime me rappeler. Mes premières crampes, les tours que je
ne pensais jamais arriver à terminer, le calvaire de se retrouver
sous un orage et une tempête…
Tous
ces moments difficiles que j’ai réussi à surmonter, avec le
réconfort d’arriver chez soi, j’en garde de très bons
souvenirs.
Je pense aussi
à mes trois années passées en club (de 15 à 18 ans), de mon
entraîneur, un homme avec la main sur le cœur, des stages…
As
tu pratiqué un autre sport avant le vélo ? et pratiques-tu un sport
en même temps que le vélo ?
Le
foot et le Ping-pong, mais on ne peut pas parler de passion.
Je ne pratique
que du vélo. Il m’arrive d’aller courir ou nager en hiver, quand
je ne peux pas rouler. Mais tout cela, je le fais pour maintenir ma
forme en vue du vélo. Le vélo, c'est plus qu'un sport pour moi,
c'est une passion. Je n’arriverais pas à vivre sans cela. Cela
fait partie de mon équilibre de vie.
A
quel rythme pratiques-tu le vélo ?
Tout dépend
de la période et du travail que j’ai. Il m’arrive de passer des
mois où je ne vais faire qu'une à deux sorties par semaine.
D’autres mois, je vais faire une sortie tous les deux jours. Ça
dépend vraiment.
Par exemple, cette année, j’ai eu un mois de mars très intensif. Seize sorties et 1 500 kilomètres parcourus. Il faut dire que je sortais de quatre mois de convalescence suite à une opération. On m’avait dit que je devais arrêter le vélo.
Après
plusieurs tests, d’autres médecins m’ont dit que je ne courrais
aucun risque à reprendre le vélo. Je me suis donc lancé le défi
fou de faire Liège Bastogne Liège, fin avril. J’avais donc deux mois
pour me préparer à cette cyclosportive d’anthologie. D’où un
mois de mars riche en kilomètres.
Fais-tu
de la compétition et si oui, fais-tu partie d'un club ?
Plus
maintenant. J’en ai fais de l’âge de quinze à dix-huit ans, au
Luxembourg, dans le club LG Bertrange. Ce n’était pas
facile, car le niveau est très élevé au Grand-Duché. À partir de
seize ans, on court avec toutes les catégories au-dessus de nous
(jusqu’aux élites, équivalent 1ère catégorie en France).
J’ai
même eu l’occasion de rejoindre l’équipe nationale junior
du Luxembourg.
Mais à cette époque, j’ai rapidement été écoeuré par le
surplus d’entraînement. J’ai donc décidé d’arrêter la
compétition en 2008.
J’ai repris
les cyclosportives en 2012. Je préfère cela, car il n’y a aucune
pression du résultat. J’envisage peut-être de reprendre la
compétition un jour… Mais en France, car je préfère l’ambiance
qui y règne par rapport au Luxembourg.
Un
moment fort vécu lors d'une randonnées, une course, un raid...
Dur
d’évoquer un moment fort. Il y en a tellement. En général,
j’aime me rappeler de ces sorties où je suis allé jusqu’au bout
de mes forces, où j’ai du me dépasser pour arriver au bout.
J’aime le côté aventure et épique du vélo !
Je pense donc
forcément où une fois où je me suis retrouvé à plus de 30 km de
chez moi avec mon club de vélo (j’avais alors 17 ans). Un violent
orage a éclaté, les éclairs tombaient tout autours de nous. La
tempête s’est levée et la route était rapidement inondée. Je ne
voyais plus rien, j’avais froid, j’étais terrorisé. Finalement,
on s’est arrêté à une gare et on a pris un train pour rentrer.
Je crois n’avoir jamais eu aussi peur en vélo.
Liège-Bastogne-Liège,
tant le défi de faire 277 kilomètres de vélo était grand !
Je me rappelle de ce passage au 140 ème kilomètres. J’étais à
bout et on venait à peine de franchir la moitié du parcours. Je
pensais ne jamais pouvoir y arriver. Finalement, je me suis forcé à
beaucoup boire et manger et je me suis senti de mieux en mieux. Je
n'ai pas terminé dans la douleur.
Je penserais
également à ces nombreuses fois où j’ai eu trop froid (je suis
frileux). Notamment à un certain 15 mai 2013 dans les Vosges. On
était parti avec mon oncle pour faire une grande sortie de 180 kilomètres.
Après 30 kilomètres, on venait de monter le premier col (d’Oderen).
Il faisait 3° à 800 mètres d’altitude et il pleuvait. Mes gants étaient
trempés et mes mains congelées. Je crois que je n’ai jamais eu
aussi froid de ma vie aux mains. Les descentes étaient un véritable
calvaire. J’ai rarement été aussi heureux d’arriver à la
maison.
Tes
points faibles, ce que tu voudrais améliorer
Mon
endurance. J’ai encore du mal à être performant dans les
cyclosportives dépassant les 150 kilomètres. Je vais tenter d’améliorer ce
point en 2015.
Mon manque de
rigueur niveau hygiène de vie. J’ai encore beaucoup d’amis
étudiants qui aiment sortir et faire la fête. Dur dur de résister.
J’aimerais vraiment pouvoir améliorer mes performances et je sais
que ça doit passer par une amélioration de mon hygiène de vie.
Tes
points forts...
Mon
explosivité. J’aime beaucoup les entraînements fractionnés,
notamment en montée. J’ai aussi toujours adoré rouler derrière
les camions/scooters/voitures (je sais que c’est dangereux, il faut
être prudent) depuis le début. Cela m’a donné de bonnes
capacités d'explositivité. J'aime donc beaucoup les sprints, même
si mon gabarit ne s’y prête pas vraiment (1 mètre 75, 63kg). La
descente. J’adore descendre, la vitesse, l'adrénaline. Je pense
que j'ai encore beaucoup à apprendre pour autant.
Une
course, un défi, un parcours mythique que tu aimerais réaliser...
Le
tour du Mont-Blanc.
330 kilomètres, 8000 mètres de dénivelé. Il s’agit de mon
objectif pour l’année 2015. Je vais donc dédier toute ma
préparation pour réussir ce défi. Liège
Bastogne Liège en
avril (279 kilomètres 4300 mètres de dénivelé),
les 3
Ballons en
juin (213 kilomètres 4300 mètres de
dénivelé) et la
Marmotte début
juillet (174 kilomètres 5000 mètres de
dénivelé) m’aideront à me préparer à ce grand défi.
Autrement,
faire un top 10 sur la Charly Gaul. Il s’agit de la
première cyclo que j’ai faite (à l’âge de 15 ans), et j’ai
participé à cinq reprises depuis. Une sorte de rituel pour moi
(surtout venant du Luxembourg). Je n’ai jamais réussi à faire une
très bonne place, si ce n’est cette année, où j’ai pu terminer
42 ème sur le petit parcours (95 kilomètres). A voir si j’améliore ma lacune en
endurance, j’aimerais pouvoir faire un bon classement sur la
grande.
Une
course, un défi, un parcours mythique que tu as déjà
réalisé...
Liège-Bastogne-Liège !
Une course mythique que je conseille à tout le monde de faire. Que
ce soit pour le défi sportif que l’expérience humaine. Je l’ai
faite avec Corentin Florence, un ami avec qui je
m’entraîne souvent. C’est lui qui m’a motivé pour la préparer
et sans lui, je ne sais pas si je l’aurai réussi. Car il ne faut
pas oublier que le vélo est un sport et une passion, qui se
partage !
En
prenant de l'âge, en quoi cela t'apporte-t-il de l'expérience dans
ta pratique du vélo ?
Au
fil des années, j’ai appris à mieux m’entraîner. J’ai encore
à apprendre, mais mon oncle me conseille beaucoup. Je me suis rendu
compte qu’en faisant des entraînements plus courts mais plus
spécifiques, j’augmentais grandement mes performances et mon
efficacité en vélo. Je n’oublie toutefois pas que cela reste un
plaisir et une passion, donc je n’exagère pas trop non plus.
Avec
le temps, je me suis aussi rendu compte que ce qui me motivait le
plus dans le vélo, c’était de partager ma passion avec d’autres
cyclistes. Il y a énormément de passionnés dans le coin et j’ai
fais de très belles rencontres. Les groupes du Palais
des sports, le BSM et
maintenant le Vélo
Sport de Montigny…
Je crois que depuis que je suis arrivé à Metz et que j’ai
rencontré tous ces passionnés de cyclisme, ma passion s’est
décuplée !
Pour finir,
l'hygiène de vie. Même si cela reste un point à améliorer, j'ai
remarqué qu'en arrêtant de manger n'importe quoi et en faisant
attention à certains produits, j'améliorais également mes
performances en vélo. Bien évidemment, il ne faut pas tomber dans
les extrêmes non plus ! Se faire plaisir reste important, même
niveau alimentation.
Comment
aménages-tu tes temps d'entrainement avec ta vie professionnelle...
Je suis
indépendant. Cela me permet de plus facilement aménager mes temps
d’entraînement. Toutefois, cela veut aussi dire qu’il y a des
périodes où je peux être amenés à très peu rouler.
Quand je vois
que j’ai un bloc calme de deux ou trois semaines devant moi,
j’essaie d’en profiter pour faire de grosses sorties
d’endurances. Quand le temps me manque, je privilégie les blocs de
spécifiques (fractionné).
Mais quoi
qu’il en soit, si je passe plus d’une semaine sans rouler, le
vélo me manque tellement que je prends toujours le temps de
m’éclipser pour m’aérer l’esprit !
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